Benoist Rey |
Septembre 1959 : Benoist Rey débarque comme conscrit en Algérie. Il a vingt et un an.
En avril 1961 paraît "Les Égorgeurs", aux Editions de Minuit, où il raconte son refus de porter les armes, l'horreur, la culpabilité d'être témoin.
Pendant 14 mois, Benoist Rey a vécu l'enfer :
En avril 1961 paraît "Les Égorgeurs", aux Editions de Minuit, où il raconte son refus de porter les armes, l'horreur, la culpabilité d'être témoin.
Le livre est aussitôt salué par la critique
(Le Canard enchaîné, Le Monde, Libération,...).
Mais il sera saisi quatre jours après sa sortie.
J'ai filmé Benoist Rey en mai 2010, à Paris. Voici ce qu'il m'a raconté : Pendant 14 mois, Benoist Rey a vécu l'enfer :
Je suis en train de devenir fou. Mes seuls instants de répit : je traduit Lorca, je lis, j'écris, je note, pour plus tard, sans savoir que ces bouts de papier feront un jour un livre...
La censure militaire est impitoyable, je n'en ai cure. Je raconte les meurtres, les viols, les exactions.... écrire est mon seul courage, mon fil d'Ariane dans ce labyrinthe d'effroi et de violence.
Les livres aussi m'ont tenu la tête hors de l'eau. Katia, la meilleure amie de ma mère, m'envoie des colis de livres dédicacés à Joseph Kessel, son ex-mari. J'y découvre Obaldia, Calaferte et tant d'autres."
(extrait des "Trous de mémoire", B. Rey, Editions libertaires, 2006)
Extrait des égorgeurs :
Aujourd'hui "Les égorgeurs" sont édités par les éditions libertaires, en vente en ligne sur cette page.